8 juillet 2022

En partie responsable de l’état de l’immeuble, la SCHL refuse de financer les rénovations 

Sainte-Julie, le vendredi 8 juillet 2022 – Le président de La Villa de l’Amitié, Martin Bécotte, demande à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) de financer d’importants travaux de rénovation. Ces mises à niveau permettraient d’améliorer la qualité de vie des locataires actuels, d’assurer la pérennité de l’immeuble et de l’agrandir.

Cette demande survient alors que la Villa de l’Amitié a obtenu une somme de 2, 8 millions à la suite de l’appel de projets de la Seconde Entente Canada-Québec concernant l’Initiative de création rapide de logements. Cette somme vise la construction de dix nouvelles unités, via l’agrandissement de son édifice actuel. Or, la mise en chantier doit se combiner avec d’importants travaux de remise en état de l’immeuble de 21 logements.

Si le président se réjouit d’avoir obtenu les sommes pour construire de nouveaux logements sociaux, il se désole d’être incapable d’obtenir des enveloppes financières suffisantes pour rénover la Villa de l’Amitié. « Tout le projet est présentement compromis, malgré l’aide annoncée. Ce sont plusieurs ménages qui sont privés de logements adéquats, soit parce que leur appartement à la Villa de l’Amitié se dégrade ou parce que les nouvelles unités ne se construisent pas. Le dernier immeuble de logement sociaux de Sainte-Julie a été construit au début des années 1990. Il est plus que temps de remédier à cette situation ». 

Rénovations en attente

Les nombreuses rénovations planifiées sont les tristes conséquences de l’absence d’entretien préventif des anciens administrateurs. Ceux-ci avaient été mis en défaut par leur bailleur de fonds, la SCHL, de présenter des états financiers et de garder l’immeuble en bon état en y effectuant les réparations nécessaires en 2017. 

« L’ancien conseil n’a pas répondu à ses engagements. La SCHL, en ne faisant aucune intervention auprès des anciens administrateurs, alors qu’ils n’ont fourni aucun des états financiers entre 2010 et 2016, a privé l’immeuble et les locataires de soutien financier.  La SCHL est en partie responsable de la situation et des problèmes que l’organisme éprouve aujourd’hui », poursuit le président. 

À ce titre, toutes les personnes impliquées dans le projet aimeraient que le gouvernement fédéral, et la SCHL en particulier, puisse délier les cordons de sa bourse pour financer les travaux de rénovation. « Le rapport du Conseil national du logement déposé en début d’année mentionnait que les stratégies gouvernementales aidaient davantage les plus nantis que ceux qui ont des besoins impérieux de logement, comme c’est le cas des personnes qui nous pourrions accueillir en construisant nos nouvelles unités. Nous savons que de l’argent dort dans leurs coffres. En 2021, le directeur parlementaire du budget mentionnait que la SCHL n’a pas dépensé 452 millions des sommes allouées par le Parti Libéral du Canada depuis 2017 pour améliorer l’abordabilité des logements. J’ai parlé à des gens du cabinet du ministre de l’Habitation, Ahmed Hussen, et ceux-ci refusent de faire plus. Il y a des millions qui dorment dans les coffres d’Ottawa et que nous vivons la plus grande crise du logement depuis la Seconde Guerre mondiale. C’est inacceptable et le ministre doit faire quelque chose dans ce dossier, sinon, d’ici quelques années, nous devrons détruire l’immeuble », termine M. Bécotte. 

Exode des personnes aînées

La Villa de l’Amitié est le seul organisme sans but lucratif d’habitation pour les personnes aînées de Sainte-Julie. À ce jour, aucun autre projet de construction de logement social et communautaire n’est prévu. Quelques 280 ménages aînés du secteur vivent sous le seuil de la pauvreté. Le loyer moyen disponible d’une chambre (3 ½) dans la municipalité est de 1089 $, selon les chiffres de la récente enquête du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ). Plusieurs personnes âgées qui reçoivent mensuellement le revenu minimum garanti (425 $) sont contraintes de déménager à l’extérieur de la ville, faute de pouvoir se trouver un loyer à prix modeste ou modique.