29 janvier 2021
A titre de membre du conseil d’administration de l’Élan des jeunes, une Auberge du cœur de sa communauté, notre directeur Martin Bécotte a discuté avec le premier ministre Justin Trudeau par vidéoconférence, cet après-midi.
Cette rencontre à laquelle participait également la directrice de l’Élan, Marie-Pier Gendron et le secrétaire de l’organisme, Bertrand Loiselle, faisait suite à l’annonce d’un financement de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour la rénovation de la maison de l’Élan des jeunes.
Elle a permis à M. Bécotte de sensibiliser le premier ministre, mais aussi les députées de Châteauguay-Lacolle et de Sherbrooke, respectivement Brenda Shanahan et Elisabeth Brière, également présentes, sur l’urgence d’augmenter le financement public pour la construction de logement sociaux. Il a également pu rappeler l’injustice de l’aide publique à l’habitation entre les propriétaires privés et les locataires au Canada, en plus de faire valoir que les politiques d’habitation du gouvernement étaient systématiquement sexistes et racistes.
Le directeur de la FROHME a salué l’initiative pour la création rapide de logements puisque c’est le premier programme concret, depuis le lancement de la Stratégie nationale sur le logement, qui permet de réaliser des logements réellement abordables pour les personnes à faible revenu. L’objectif de livrer les logements rapidement, en 1 an, est très approprié et les organismes communautaires ont démontré leur besoin en déposant plus de projets qu’il n’y a de budgets disponibles.
« Nous souhaitons que l’Initiative pour la création rapide de logements soit reconduite dans le prochain budget et qu’elle devienne un programme récurrent. Elle devrait être élargie pour permettre l’acquisition de logements abordables dans le marché privé », a-t-il ajouté.
Cet élargissement permettrait d’éviter la spéculation et de perdre des logements actuellement abordables alors qu’on investit pour en construire de nouveaux. Il faudrait également s’assurer, si l’Initiative est reconduite, que les nouveaux budgets soient exclusivement consacrés à la réalisation de nouvelles unités de logement, et non en compensation de budgets déjà annoncés. Dans les faits, les sommes accordées par la SCHL remplacent celles de la Société de l’Habitation du Québec (SHQ) qui avaient déjà été prévues par le gouvernement du Québec il y a quelques années. C’était une des craintes du milieu communautaire que les sommes octroyées par le fédéral viennent remplacer les sommes budgétées par Québec en logement social.
La Fédération souhaite plutôt qu’elles s’additionnent afin de sortir de cette crise pour le bien-être et la santé des canadiens.
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Information complémentaire
Des politiques d’habitations systématiquement sexistes et racistes ?
Le gouvernement du Canada soutient les propriétaires privés et les banques en se portant garant de 1000 milliards en garantie hypothécaire, en plus de verser annuellement 7 milliards aux propriétaires privés de façon régressive, alors que le soutien aux ménages locataires se limite à 5 milliards par année.
Cette forme d’aide favorise les ménages les plus riches en plus d’être discriminatoire envers les femmes et les personnes racisées, plus souvent locataires.
Les femmes propriétaires et chef de ménages gagnent un salaire moyen de 20 000 $ inférieur à celui des ménages menés par des hommes, disposant d’une capacité plus limitée de posséder un bien immobilier ou possédant des biens immobiliers de moindre valeur, recevant ainsi moins de soutien public.
On retrouve le même déséquilibre au sein des politiques d’habitation du gouvernement du Québec, entre autres par la réduction des taxes scolaires qui représente le double de dépenses du soutien au logement.
En 2008, le gouvernement du Canada a versé 114 milliards d’aide aux banques afin de prévenir la chute du marché hypothécaire et des banques. La stratégie nationale sur le logement prévoyait l’investissement de 12 milliards entre 2017 et 2028.