11 mars 2022

Mobilisation des citoyens de Richelieu pour faire annuler le projet de vente de logements sociaux à un promoteur privé

Richelieu, 11 mars 2022 – La Fédération régionale des OSBL d’habitation de la Montérégie et de l’Estrie (FROHME) et les locataires de la Villa Belle Rivière à Richelieu invitent les citoyens de la région à se mobiliser afin de faire annuler la vente des immeubles de 60 logements sociaux pour personnes âgées à un promoteur privé dont l’identité n’a pas été dévoilée à ce jour.

En effet, Villa Belle Rivière est propriétaire de deux immeubles dont la construction a notamment été financée par l’entremise de subventions gouvernementales. Or, le conseil d’administration de cet OBNL a pris la décision de vendre ses seuls actifs immobiliers destinés à être loués à des personnes âgées, et ce, alors que nous vivons une crise du logement sans précédent et que toute la région est mobilisée à développer du logement social et abordable.

Une mobilisation se tiendra donc le dimanche 20 mars, dès 11 h, devant l’église Notre-Dame-De-Bon-Secours, située au 750, 1ere avenue, à Richelieu.

Selon la porte-parole des locataires, Mme Sylvie Adam, ceux-ci sont très inquiets de la situation et souhaitent que les élu-e-s de la région interviennent : « Le député et ministre de l’éducation Jean-François Roberge et le maire Claude Gauthier doivent prendre le téléphone et convaincre les administratrices, Mmes Carmen Montpetit, Micheline St-Laurent et Mireille Séguin, de revenir sur leur décision ».

La locataire de la Villa Belle Rivière Mme Marie-France Lareau, sœur du fondateur M. Pierre Lareau, estime que la situation est déplorable : « Mon frère, malheureusement décédé, serait épouvanté de savoir que la Villa est vendue. Toute la communauté de bâtisseurs est atterrée ».

Pour le directeur de la fédération, M. Martin Bécotte, plusieurs questions éthiques se posent : 

  • Puisque la construction des immeubles a notamment été financée par des subventions gouvernementales, est-ce que le montant de la vente, non dévoilé à ce jour, correspond à leur juste valeur marchande ?
  • Comment le choix de l’acheteur par le conseil d’administration de l’OBNL s’est-il effectué ?
  • Est-ce que l’acheteur bénéficie d’un avantage en achetant les immeubles sans qu’il n’ait participé à un appel d’offre public ? 

Il ajoute que ce choix des administratrices est incompréhensible, ces immeubles situés sur le bord de la rivière dans un secteur enchanteur sont en très bon état et, ils valent bien plus pour la communauté que leur simple valeur marchande. Ils pourraient être utilisés comme levier financier pour développer d’autres immeubles de logements sociaux et communautaires.

Selon M. Bécotte, il serait préférable, pour les locataires de la Villa Belle Rivière, qu’un OBNL demeure propriétaire de ces immeubles destinés à être loués à des personnes âgées, et ce, afin de préserver l’abordabilité et la qualité des logements des aîné-e-s pour toujours. Puisque l’offre d’achat visant à acquérir les deux immeubles concernés n’a pas été dévoilée à ce jour malgré une demande en ce sens, il est impossible de déterminer les obligations auxquelles l’acheteur s’est astreint en ce qui concerne l’augmentation du loyer des logements de la Villa Belle Rivière.

La Fédération a offert son soutien à plusieurs reprises au conseil d’administration de la Villa Belle Rivière pour assurer une relève aux administrateurs et assurer la pérennité de l’organisme.  Elle prendra tous les moyens possibles pour sauver l’OSBL d’habitation de Richelieu.

Selon l’entente avec la SCHL, la Villa Belle Rivière aurait pu profiter de subventions pouvant aller jusqu’à 4,7 millions de dollars entre 1978 et 2014 par immeuble.