« La FROHME se questionne cependant sur la pertinence d’investir la majorité des fonds dans un programme ouvert au secteur privé à profit. En outre, ce programme ne garantit pas l’abordabilité à long terme des logements construits », analyse la directrice générale, Ivelina Nikolova.
La FROHME rappelle que le 19 octobre dernier, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une motion enjoignant le gouvernement à consacrer la totalité de la somme découlant de l’entente avec le fédéral à du « logement hors marché », c’est-à-dire des logements sociaux et communautaires dont les loyers n’exploseront pas au terme d’une période limitée.
La mise à jour économique prévoit également l’octroi de 4 000 unités supplémentaires dans le Programme de supplément au loyer (PSL), qui permet aux ménages admissibles de ne consacrer que 25 % de leurs revenus à se loger. Ces unités seront attribuées exclusivement parmi les 8 000 nouveaux logements annoncés.
Selon Mme Nikolova, « avec les logements déjà annoncés, ce ne sont pas moins de 23 000 nouveaux logements sociaux et abordables qui pourraient être réalisés dans les cinq (5) prochaines années. La FROHME se questionne toutefois quant au réalisme de cette prévision puisque la mise à jour ne comprend aucune stratégie de financement pour les 15 000 logements déjà annoncés dans le défunt programme AccèsLogis.
Si cet engagement se concrétise, on assistera au meilleur résultat de ces vingt dernières années. Toute la question est de savoir quelle proportion de ces investissements sera réservée au logement social et communautaire, qui produit des effets structurants et pérennes. »
La mise à jour économique prévoit le rehaussement du soutien financier des organismes œuvrant auprès des personnes en situation d’itinérance, une reconnaissance du rôle incontournable du milieu communautaire dans l’offre de services d’hébergement.
L’investissement en logement est une excellente orientation, mais elle devrait se greffer à des mesures pour favoriser la stabilité résidentielle. Or, la mise à jour économique ne prévoit aucune augmentation du financement du soutien communautaire en logement social, une pratique qui a fait ses preuves pour accompagner les locataires en situation de vulnérabilité. « Souhaitons que le prochain budget régulier du gouvernement de la CAQ réponde à la demande des organismes du milieu, qui évaluent à 35 millions par année le besoin de financement en soutien communautaire. »
La mise à jour économique envoie un message positif et constitue une note d’espoir dans un contexte extrêmement difficile pour les ménages québécois. Les OSBL d’habitation continueront, pour leur part, d’offrir un toit et du soutien à ces ménages fragilisés.